Fair Fruit

En 2003, lors d’une descente sur le terrain dans la zone du Moungo, dans la région du Littoral camerounais, RELUFA a été informée que 44 personnes avaient été expropriées à tort de leurs terres par une société multinationale.

Au cours des années de visites sur le terrain et de collecte d’informations sur le projet, il est apparu clairement que le problème n’était pas seulement lié aux terres arrachées aux agriculteurs : les conditions de travail étaient pénibles et mal payées, l’utilisation de divers pesticides avait un impact sur la santé des travailleurs et de la population locale, la multinationale déversait sur le marché local des produits ne répondant pas aux normes de l’Union européenne à des prix très bas, et ainsi de suite.

Le projet Fair Fruit a été mis en place en 2008 dans le but d’attirer l’attention de la communauté nationale et internationale sur l’impact négatif des agro-industries sur les populations locales et d’améliorer les conditions de vie des agriculteurs concernés.

Pour atteindre ces objectifs, il s’agissait donc de faire connaître l’histoire de ces agriculteurs à l’échelle nationale et internationale et de leur fournir une assistance juridique, afin d’offrir une source de revenus alternative aux agriculteurs directement touchés et aux jeunes de la région.

Ce projet prévoyait l’achat de fruits frais auprès des planteurs participant au projet. Les fruits ont été achetés à des prix équitables, supérieurs à ceux pratiqués sur le marché. Les fruits ont été vendus par les producteurs conformément à un accord conclu entre RELUFA, les producteurs et l’unité de séchage. Les fruits (mangues, ananas, papayes et bananes) ont été transformés en fruits secs dans l’unité de séchage par des jeunes et des femmes de la région formant un GIC (Groupement d’Intérêt Communautaire). Cela a permis à toutes les personnes impliquées dans le processus de production d’avoir un revenu stable.

Activités et résultats obtenus

  • Lesfruits équitables comme source alternative de revenus pour les agriculteurs et les jeunes de la localité de Njombé.

Plusieurs activités ont été menées en vue d’atteindre les objectifs susmentionnés. RELUFA a soutenu la création d’une unité de séchage. L’achat de matériel de séchage, la construction de l’unité de séchage et la formation des jeunes au séchage des fruits ont été les principales étapes de la création de cette unité.

Pour assurer les ventes internationales et nationales des fruits séchés, nous avons développé un modèle d’emballage attrayant conforme aux exigences des autorités américaines, analysé la valeur nutritionnelle de chaque fruit et travaillé avec les partenaires de Partners For Just Trade (PJT) et de Mains Unies pour trouver des marchés aux États-Unis.

Depuis la mi-2008, les fruits de RELUFA sont expédiés aux États-Unis, où ils sont commercialisés par Partners For Just Trade, avec la possibilité de les acheter en ligne. Ils sont très populaires auprès des consommateurs. Parallèlement, ils sont vendus au Cameroun, soit dans les supermarchés locaux, soit dans les bureaux de RELUFA et de ses partenaires (CED, ACDIC, Peace Corps), soit dans les ambassades (notamment américaine), soit dans les hôtels, soit dans les foires et autres événements (école américaine, Comice agropastoral d’Ebolowa 2010, Promote 2011). On constate qu’au niveau national, ils suscitent beaucoup d’intérêt et sont très bien accueillis par les consommateurs.

Soucieux de s’inscrire dans un système de commerce équitable, les producteurs ont également bénéficié d’un soutien pour passer à la production de fruits biologiques. RELUFA a également apporté son soutien à l’achat de pompes d’irrigation motorisées pour aider à développer la production. En fait, RELUFA a subventionné 50 % du coût des motopompes et a accordé un microcrédit aux agriculteurs pour l’autre partie du coût de la motopompe par le biais de son programme CAP (Crédit contre la pauvreté).

  • Le fruit équitable en tant qu’outil de plaidoyer pour le paiement d’indemnités aux agriculteurs concernés

RELUFA a soutenu les agriculteurs dans les procédures pénales pour obtenir leur indemnisation. À cette fin, en collaboration avec le Centre pour l’environnement et le développement (CED), des avocats ont été mis à la disposition des agriculteurs, mais les résultats n’ont malheureusement pas été favorables en raison du trafic d’influence.

En outre, l’inclusion de l’histoire des agriculteurs sur l’emballage a incité certains investisseurs étrangers à demander des comptes à la multinationale en question. Par conséquent, certains producteurs ont été partiellement indemnisés en 2013.

Ce projet a également servi de base à la production d’un film documentaire intitulé ” la banane “. Dénonçant une exploitation des ressources humaines et naturelles de la communauté sans gain réel pour la population locale, ce film a été largement diffusé, et la diffusion qui aurait pu faire bouger les choses a été celle réalisée devant le Parlement européen.

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