Le 16 mars 2017, CIMENCAM, la filiale camerounaise du groupe franco-suisse LafargeHolcim Ltd, a lancé les travaux de construction de sa nouvelle station de broyage à Nomayos, dans le village de Nkolfom-périphérie de Yaoundé. Cette usine est la troisième du genre après celles de Douala et de Figuil. Dans le contexte juridique camerounais, un projet de cette envergure est, conformément à l’article 17 (1) de la loi-cadre n° 96/12 du 5 août 1996 sur la gestion de l’environnement, soumis à la réalisation préalable d’une EIES. L’entreprise s’est initialement conformée à cette obligation et a obtenu un certificat de conformité environnementale délivré en 2011 par le ministère de l’environnement.
Toutefois, outre la loi-cadre susmentionnée, d’autres textes spécifiques ont été introduits. C’est le cas, entre autres, du décret n°2005/0577/PM du 23 février 2005 fixant les modalités de réalisation des EIES, modifié par le décret n°2013/0171/PM du 14 février 2013. Et selon l’article 25 (2) de ce texte réglementaire, ” Llorsqu’un projet, dont l’EIES a été approuvée, n’est pas mis en œuvre dans un délai de trois (03) ans à compter de la date d’approbation, le certificat de conformité délivré à cet effet devient nul et non avenu “. Compte tenu de ce qui précède, CIMENCAM était censé se conformer à cette exigence en reprenant l’ESIA pour le projet en question.
Malheureusement, le Réseau de Lutte contre la Faim (RELUFA) a pu constater lors d’une descente sur le terrain le jeudi 23 mars 2017 sur le nouveau site, que la CIMENCAM a omis de reprendre l’EIES de sa nouvelle cimenterie de Nomayos, dont le Certificat de Conformité Environnementale date de six (06) ans. Pourtant, CIMENCAM se revendique comme une ” entreprise responsable qui exerce ses activités dans le respect de la législation et de laréglementation en vigueur au Cameroun “.