Une semaine de réunion du processus de Kimberley (PK) s’est terminée dans le chaos, car plusieurs pays participants n’ont pas supporté d’être nommés publiquement par l’observateur de la société civile du forum pour avoir continué à faire dérailler les discussions visant à remédier aux défaillances du PK.
La semaine dernière, la réunion intersessionnelle du Processus de Kimberley, le rassemblement semestriel des Participants et Observateurs du PK, s’est déroulée de manière virtuelle en raison des restrictions du COVID-19 sous la présidence de la Russie. Bien que la Coalition de la Société Civile (CSC) du PK n’attende pas grand-chose de ce processus bloqué depuis des années, les réunions se sont révélées être un spectacle particulièrement triste.
Dans son discours d’ouverture, Shamiso Mtisi, coordinateur de la CSC du PK, a tenté d’insuffler du réalisme à ce processus insulaire en confrontant les participants à des situations concrètes où les diamants certifiés par le PK continuent d’alimenter la violence et les violations des droits de l’homme. Mais cela n’a servi à rien, car l’opposition à la lutte contre cette négligence coupable du PK reste trop forte.
Ceci est illustré par trois sujets clés qui ont été soumis à la discussion. Premièrement, cinq heures de discussions sur une proposition de la présidence russe visant à mettre à jour la définition obsolète des diamants de guerre du PK ont été gâchées par l’obstruction des opposants à la réforme. Deuxièmement, les discussions sur une proposition de déclaration de principes pour un approvisionnement responsable en diamants ont été axées sur la garantie que son adoption potentielle serait non contraignante et n’aurait en aucun cas des implications pratiques pour les participants au PK. Enfin, les discussions sur la République Centrafricaine, qui fait l’objet d’un embargo du PK depuis 2013 en raison de la présence de diamants de la guerre, n’ont pas permis d’avoir une vue d’ensemble. En particulier, les participants au PK n’ont pas abordé le fait qu’environ 90 % des diamants continuent à sortir clandestinement du pays et à entrer dans la chaîne certifiée par le PK par le biais des pays voisins et des pays commerçants.
Depuis des années, les mêmes pays bloquent la prise de décision au sein du PK, qui repose sur le consensus, sans jamais avoir à préciser leurs raisons ni à rendre des comptes. Frustrée par ce déni éhonté des réalités auxquelles les membres du CSC sont confrontés au quotidien, la Coalition a décidé de nommer les acteurs non constructifs dans son discours de clôture de l’intersession.
L’un d’entre eux, la Chine, n’a pas pu le supporter et a essayé d’arrêter le discours en interrompant à plusieurs reprises M. Mtisi, et comme cela n’a pas fonctionné, la délégation chinoise a quitté la session de clôture. Dans un geste sans précédent, tous ceux qui avaient été nommés se sont vu accorder un droit de réponse pour critiquer le comportement “irrespectueux” de la société civile, jusqu’à ce que l’Union européenne, les États-Unis et le Conseil Mondial du Diamant sont intervenus pour souligner la liberté de parole du CSC.
Lisez l’intégralité du discours de clôture ici: