La stratégie nationale de développement du Cameroun pour 2020-2030 fait de l’exploitation minière un pilier de la croissance économique et du développement, ce qui a suscité l’intérêt des sociétés minières. Cependant, l’exploitation minière, qu’elle soit artisanale, semi-mécanisée ou industrielle, a une influence néfaste significative sur l’environnement et les populations environnantes. Pour minimiser cet impact, les opérateurs miniers, en particulier les mineurs semi-mécanisés, doivent réaliser une étude d’impact environnemental et social (ESIA) et un plan de gestion environnementale et sociale (ESMP). En plus de ces deux documents, les sociétés minières doivent élaborer un plan de réhabilitation et de fermeture du site minier pour accompagner l’ESIA et l’ESMP. Les opérateurs miniers sont tenus de réhabiliter/restaurer et de fermer les sites miniers après la fin de l’exploitation en vertu de l’article 136 (1) de la loi N0 2016/017 du 14 décembre 2016 portant Code minier du Cameroun. En outre, l’article 233 de la législation minière prévoit la création d’un Fonds pour la restauration, la réhabilitation et la fermeture des sites miniers et des carrières, qui serait alimenté par les contributions des sociétés minières.

La réhabilitation ou la remise en état est la dernière étape du cycle de vie d’un projet minier, En effet, , cela est, définie à l’article 4 du Code minier comme « la restauration des anciens sites miniers dans des conditions de sécurité, de productivité rurale et d’aspect visuel proches de leur état d’origine, sur une base durable, et d’une manière jugée appropriée et acceptable par les autorités chargées des mines et de l’environnement ». Cependant, les opérateurs miniers abandonnent généralement les sites miniers après la fin de leur activité, ce qui entraîne des effets socio-économiques et environnementaux dévastateurs, notamment dans la région de l’Est, qui abrite de nombreux sites miniers.

Des entreprises minières internationales et nationales semi-mécanisées. Le Cameroun, en tant que membre de l’ITIE, doit répondre à l’objectif de l’exigence 6.4 de la Norme ITIE 2023 d’évaluer l’adéquation du cadre réglementaire et des efforts de surveillance pour gérer les impacts environnementaux et sociaux des industries extractives et d’évaluer le respect des obligations environnementales et sociales par les entreprises extractives.

Dans ce contexte, le Réseau de Lutte contre la Faim au Cameroun (RELUFA) a lancé une initiative de « Plaidoyer pour la réhabilitation des sites miniers dans la région de l’est du Cameroun » financée par la Fondation du Commonwealth. Le projet vise à atténuer les problèmes de santé et d’environnement dans les communautés locales de l’est du Cameroun en réhabilitant efficacement les sites miniers. A cette fin, RELUFA a organisé un atelier de restitution à Yaoundé le 22 novembre 2023 pour discuter de la réhabilitation des sites miniers dans la région de l’est du Cameroun. Atelier a réuni plus de 35 personnes, dont des femmes, des hommes et des jeunes issus d’organisations de la société civile, des représentants de l’administration publique, des communautés vivant dans les zones minières et des journalistes. L’atelier visait à mieux faire comprendre l’impact de la non-réhabilitation des sites miniers sur les deux sexes.

Les objectifs de l’atelier étaient les suivants –

-Présenter les facteurs et l’impact de la non-réhabilitation des sites miniers semi-mécanisés dans la région de l’est du Cameroun sur les femmes, les hommes, les jeunes, les mineurs artisanaux, les agriculteurs et les éleveurs.

– Permettre aux différents acteurs participant à l’atelier de contribuer à l’amélioration du rapport d’étude.

– Formuler des recommandations supplémentaires pour l’adoption du décret d’application du Code minier et d’un texte réglementaire pour rendre efficace le Fonds de restauration, de réhabilitation et de fermeture des sites miniers.

Les résultats attendus de l’atelier étaient que les participants soient plus conscients des facteurs et de l’impact de la non-réhabilitation des sites miniers semi-mécanisés dans la région de l’est du Cameroun sur les femmes, les hommes, les jeunes, les mineurs artisanaux, les agriculteurs et les éleveurs, et qu’ils contribuent à l’amélioration du rapport d’étude.