Les revendications des populations riveraines de la concession foncière en cours d’attribution à BIOPALM  produisent quelques résultats …

En août 2015, les chefs des villages de Moungue, Gwap et Nkollo, riverains de la concession foncière  en cours d’attribution à la compagnie BIOPALM, avaient adressé une correspondance au Ministre en charge des Domaines du Cadastre et des Affaires Foncières. Dans cette correspondance, ces derniers au nom des populations faisaient part au Ministre de leur opposition au projet. Elles contestaient également les délimitations des espaces attribués à BIOPALM, car à  l’intérieur, s’y trouvait le site ou grotte sacrée, et les superficies préservées pour l’espace vital s’avéraient largement insignifiantes au regard de leurs différents besoins d’usages actuels, de la population sans cesse grandissante et pour les générations futures. Les populations avaient d’ailleurs déterré des bornes posées pour délimiter les espaces à attribuer à la compagnie en guise de contestation

Suite aux instructions du MINDCAF en réponse à cette correspondance, le Préfet du Département de l’Océan, Président de la Commission Consultative a tenu une réunion en juin 2016 en présence notamment, du Représentant de la compagnie et  des chefs  concernés, pour recueillir les doléances des populations. Ces derniers ont  demandé le retrait du site sacré de la concession à attribuer ainsi que l’élargissement de l’assiette de leur espace vital.

Le mois dernier, le Préfet,  toujours sous instruction du Ministre en charge des questions foncières, a notifié aux autorités traditionnelles des villages concernés d’identifier l’espace vital de part et d’autre du site sacré commun qu’elles estiment indispensables pour leurs divers besoins d’usages. Les délimitations matérielles par le cadastre interviendront suite à cette identification.

Au moment de la rédaction de ces lignes, les représentants des populations des trois villages  sont en conclave pour les opérations d’identification de l’espace vital. Les élites des villages ont  mobilisé des cartes des trois villages afin d’identifier ces espaces en tenant compte des différentes limites entre chaque village. « Il est bien vrai que nous ne voulions et ne voulons  pas  toujours de BIOPALM,  mais le fait  que le gouvernement ait autorisé   que nous procédions nous même à l’identification de l’espace vital permettra de préserver notre site sacré, et augmentera des espaces dont nous avons besoin  », dira un riverain du village de Nkollo. D’après certains riverains, cette initiative du gouvernement mérite d’être saluée dans la mesure  où à l’observation, les premières délimitations s’étaient effectuées sans une concertation des riverains, encore moins leur implication. D’après eux,  si le gouvernement tient compte des délimitations de leur espace vital, cela va forcément réduire les superficies à attribuer à la compagnie BIOPALM, compte tenu de la proximité entre les villages et de la présence de plusieurs Unités Forestières d’Aménagement (UEFA).

Ce cas devrait servir d’exemple et le gouvernement devrait continuer dans ce sens pour les autres concessions foncières dont les populations contestent les délimitations et les superficies  préservées pour l’espace vital. La cohabitation harmonieuse des activités agroindustrielles et des espaces indispensables à la survie des communautés dans le territoire national en dépendent.