Et la lutte contre l’insécurité alimentaire à l’Extrême-Nord du Cameroun continue…

Depuis des décennies, la région de l’Extrême-Nord du Cameroun est victime d’aléas cli-matiques ayant des conséquences négatives sur les rendements agricoles et l’alimentation des populations de cette région. Ces dernières années avec l’arrivée massive des réfugiés du fait des exactions de la secte islamiste Boko Haram, l’insécurité alimentaire s’est accentuée. C’est dans ce contexte que RELUFA a créé plusieurs banques de céréales au sein des communautés et récemment dans les villages Gouringuel, Mounoum, Parwai et Djaindi, tous situés autour du camp des réfugiés de Minawao dans l’arrondissement de Mokolo.

RELUFA a fourni une dotation initiale de 250 sacs de 100 kg de céréales pour leur servir premièrement d’aide ali-mentaire immédiate pour la période de soudure Juillet – Septembre 2016 et pour servir de fond de roulement pour les prochaines années. Pour accompagner cette dotation, RELUFA a assisté les communautés dans la constitution des coopératives et organisé des sessions de renforcement de capacité des co-mités de gestion no-tamment sur la tenue des documents comptables et la ges-tion financière. En outre, RELUFA a une fois de plus encouragé l’intégration des femmes dans les comités de gestion des greniers pour augmenter leurs capacités de participation et d’action. Deux groupes sont exclusivement féminins et les deux autres sont mixtes (Hommes, Femmes). Ainsi sont également représentés les hommes et les femmes dans les comités de gestion. Généralement, les femmes sont exclues des sphères décisionnelles et ne sont pas impliquées dans la gestion des affaires de la communauté. Pourtant, à l’issue d’une évaluation du système des banques de céréales, il s’avère que les femmes jouent un rôle capital dans la dura-bilité de cette opération. Elles sont en effet très efficaces dans la gestion des greniers et leur implication améliore le niveau de remboursement.

A ce jour, l’on dénombre 4640 bénéficiaires dont 60% sont des filles et femmes. Parallèlement, près de 22% de bénéficiaires sont des enfants dont l’âge varie entre 0 et 5 ans. Sachant que c’est la tranche d’âge qui est la plus touchée par la malnutrition et que cette dernière, au-delà de la qualité des aliments, est causée en partie par la réduction du nombre de repas, ces banques de céréales participent ainsi aux efforts de lutte contre ce fléau.

Des réfugiés ont également voulu se ravitailler dans les greniers communautaires. Le niveau de stock étant faible et ne les ayant pas pris en compte, ceux-ci ont dû se rabattre sur les familles ayant empruntées dans le grenier pour quémander des petites quantités de céréales. L’on peut ainsi observer une forte pression exercée sur les communautés. En attendant le rapatriement volontaire des réfugiés dont l’accord est en cours de signature entre le Cameroun et le Nigéria, il est urgent de mener des actions qui profiteraient autant aux réfugiés qu’aux communautés hôtes pour assurer leur survie et leur relèvement.